Thierry DELCOURT

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Pédopsychiatre, psychanalyste, à Reims, Thierry Delcourt, partage son temps de travail entre sa pratique clinique et une recherche dans les domaines de la psychopathologie et du processus créatif dans la construction psychique.

 

Psychiatre, pédopsychiatre, psychanalyste, exerce actuellement en pratique libérale

Écrivain, essayiste, romancier

Roman

Pour que naisse Amrita, L’Harmattan, 2021

Filmographie

*Maurice Utrillo, Suzanne Valadon, un duo infernal  

*Vincent Van Gogh et Paul Gauguin, Huis clos sous le soleil du midi 

*Edgar Degas, Mary Cassatt, les enfants terribles de l’impressionnisme

*Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely : la fée et le machiniste

Créer au risque de la folie – Réal : Alain Bouvarel, Michael Spreng – CNASM, 2019

(*sous la direction de Catherine Aventurier) 

 

 

 

 

pédopsychiatrie - créativité - création - psychanalyse - soin psychique - artiste

À force de pointer le regard vers le ciel afin d’accomplir consciencieusement son travail, il fallait bien que ça arrive. L’allumeur de réverbères a pris une poussière d’étoile dans l’œil. Il n’y voit plus rien, le pauvre, et peste contre la voûte céleste emplie d’étoiles vaniteuses. Comment va-t-il offrir la bonne lumière qu’il doit à ses concitoyens ? Ils vont, eux aussi, devoir marcher à l’aveugle. Dépité, il s’adosse à un de ces foutus réverbères et s’endort. Il se rêve en femme lapidée, laissée pour morte dans le désert. Il rêve qu’elle rêve qu’elle s’envole, transportée vers un oasis, légère, intouchable, caressée par une brise céleste ; elle ne souffre pas. Il s’éveille, le jour est là, lumineux, il est heureux.

  Il m’a fallu réaliser que la confrontation à la folie compliquait notoirement la conception antipsychiatrique, sans que pour autant cela ne se réduise à une illusion. Nous avons milité pour la dignité du fou, pour le respecter et restaurer son humanité. Nous avons compris que l’enfant était une personne, pas un objet. Nous avons tâtonné pour concevoir des lieux de soins où le malade avait réellement la parole, et où sa parole avait des effets sur sa guérison, tout au moins sa stabilisation, ce qui permettait de le reloger dans la cité, là où il devait avoir sa place.

   Il fallait donc inventer sans être pour autant un apprenti-sorcier, autrement dit sans trop s’éloigner de l’orthodoxie et surtout d’une éthique qu’il restait à se forger. Les penseurs et les inventeurs ne manquent pas, ils sont juste écrasés par l’aura des tenants des pensées dominantes qui n’hésitent pas à les discréditer et à les mépriser. Durant dix années, j’ai lu les théoriciens que je ne m’étais pas attardé à lire car ils n’étaient recommandés ni par les universitaires ni par les psychanalystes orthodoxes de l’École Freudienne de Paris où j’étais inscrit. Quelle richesse de penser avec Ludwig Binswanger, Henri Maldiney, Jacques Schotte, Pierre Fédida, Piera Aulagnier, Jean Oury, Lucien Israël, Didier Anzieu, Donald W. Winnicott… Je les ai lus, écoutés et j’ai réfléchi sur leurs approches originales. Ma pratique en fut transformée : qualité d’accueil et de rencontre, sollicitation active du patient, humour, jeu, conquête d’un espace thérapeutique habitable pour lui comme pour moi. Bref, cela m’a permis de ne plus me sentir à l’étroit, d’oser avec audace une approche multiforme non conventionnelle et pour tout dire, créative. J’ai complété cette formation en m’inscrivant sur la liste des experts judiciaires, spécialisé en pénal et présent dans les procès d’assises. J’ai énormément appris de cette expérience éprouvante.

  J’ai fondé un séminaire de travail pour réfléchir autour de ce processus de création en chacun de nous, sur la place que la créativité y occupe pour le tout-venant, pour l’artiste et pour nos patients. Là encore de nombreuses lectures, et que de déceptions ! Je ne parle pas des écrits complaisants de critiques d’art qui se projettent sur les créateurs avec leur verve poétique, pourquoi pas, mais de ceux de psys qui étalent avec suffisance leur théorie dans des psychographies pour le moins hasardeuses, en oubliant leur subjectivité et leur méconnaissance de la complexité du monde sensible de l’artiste. Le forçage des théories psychanalytiques et psychiatriques se servent de l’artiste, en font un objet spéculatif, un faire-valoir, attirant ainsi le regard d’un public fasciné par ces artistes. Bref, il me fallait aller à la rencontre d’artistes vivants, les écouter, les observer avant, pendant et après leur acte de créer. Résultat, de vrais amis conquis et cinq années passionnantes grâce à leur formidable apport de créateurs, leur générosité à s’ouvrir parfois plus qu’ils ne l’auraient voulu et l’ébauche de compréhension de l’œuvre artistique qui contient un trésor sensible qui leur appartient, certes, mais qui devient un trésor collectif pour celle ou celui qui est incapable de créer, ou plutôt qui s’en croit incapable.

     C’est devenu mon défi des années 2000, faire en sorte que les patients aux prises avec un trouble, une souffrance, une maladie mentale puissent trouver un recours grâce à une aide éclairée par mon approche du processus créatif. Créer pour contenir son mal-être, lui donner une forme viable, acceptable, libératrice, sans prétendre à devenir artiste, voilà le défi d’une psychiatrie créative qui, de ce fait, permet au patient de se soigner lui-même. Mais pour accompagner les personnes en souffrance, cet engagement créatif ne suffit pas. Il en faut un autre auquel je tiens particulièrement, c’est l’engagement citoyen et politique qui permet de ne pas oublier que le patient est irréductiblement pris dans un tissu social. Donc son trouble psychiatrique relève d’une problématique psychosociale, même si cela n’explique pas tout. Il nous faut prendre en compte la dimension biopsychoneurosociale du patient, sans jamais oublier que nous dépendons aussi de notre subjectivité de soignant qui est notre ressource créative. Il est bon de s’en servir tout en veillant à l’analyser.

 

 

Art contemporain

Histoire de l'art

Photographie en amateur

Saxophoniste

et surtout et avant tout l'humain dans ce qu'il a de plus noble, sa créativité au service du mieux être social

Je ne veux plus aller à l’école, Max Milo, 2023

La fabrique des enfants anormaux, Max Milo, 2021

Hystériques ? Histoire de la violence thérapeutique faite aux femmes, Eyrolles, 2021

Quand la crise devient une chance, Eyrolles, 2018

La folie de l’artiste, Max Milo, 2018

Je suis ado et j’appelle mon psy, Max Milo, 2016

Carolyn Carlson. De l’intime à l’universel, Actes Sud, 2015

Créer pour vivre - Vivre pour créer, L’Age d’Homme, 2013 

Dépressives, hystériques ou bipolaires ? Les femmes face aux psys, Bayard, 2013

Artiste Féminin Singulier, L’Âge d’Homme, 2009

Au risque de l’Art, L’Âge d’Homme, 2007

 

Mail: dr.thierry.delcourt@gmail.com FB : https://www.facebook.com/thierry.delcourt.315/ LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/thierry-delcourt-7303b814a/ Babelio: https://www.babelio.com/auteur/Thierry-Delcourt-II/391764



Site : https://www.thierry-delcourt.fr/

Comme Auteur

Questions de psychiatrie
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Comme Co-Auteur

L'âge et la vie - prendre soin
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Numéro 14 - Revue semestrielle
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