Aucune discipline ne peut, notamment au titre de la contrainte interne exigible à sa propre cohérence, se passer d’évaluer ce qui la fonde, c’est-à-dire la façon dont elle a à répondre du réel qui la cause.Traditionnellement, la clinique a toujours été considérée comme se faisant au lit du malade et dans le dialogue entre praticiens. L’enregistrement des faits cliniques et leur articulation, in concerto, sont les conditions où elle s’élabore et se vérifie. La clinique s’évalue en tant qu’elle permet ou pas de mesurer ce qui fait valeur pour le sujet, cette valeur restant dépendante du discours qui la produit. La question, qui s’adresse autant à la science, est de savoir et de déterminer au titre de quelle pratique ou de quel service contribuel’évaluation. En cette matière, rendre compte n’est pas équivalent à rendre des comptes comme l’estimation ou l’appréciation ne l’est pas avec l’évaluation. Dernièrement, la rédaction des décrets d’application de l’article 52 (amendement Accoyer) montre, comme dans les temps les plus sombres, qu’un pouvoir politique peut dicter à un savant ce qu’est sa discipline. Si l’économie ou la politique en tant que celle-ci se rétracte en une fonction sécuritaire ou assurantielle, délivre aux médecins une lettre de mission quantifiant par anticipation leur fonction et les dépossédant de leurs responsabilités légitimes, la question est alors posée de ce que deviendra une médecine sans médecin. Accepterons-nous, dans ces conditions, d’inscrire notre nom au bas d’un hygiaphone ?

Prix
Papier - 20.00 €
Détails
Parution : 17 avril 2008
EAN : 9782749206240
JFP - Journal français de psychiatrie
2/2007
Thème : Santé mentale