Avec la participation de Nathalie BEZIAT-LANGLOIS, Pascale BREUGNOT, Alain BRUEL, Jean CHAMI, Emmanuel DIET, Dominique FABLET, Maria KOLANKIEWICZ, Gaëlle LEGO, Dominique LHUILIER, Frédéric PENANT, Jean-Luc PRADES, Alain-François RIOUX, Jean Claude ROUCHY, Fanny SALANE, Monique SOULA DESROCHE, Philippe SPOLJAR, Claude TAPIA, Agnès VAN KOTE, Alain VULBEAU
Au-delà de l'insécurité, la défiance généralisée témoigne d'une précarisation des liens sociaux repérables dans les sociétés contemporaines. En effet, on peut vivre dans une société traditionnelle - même dans le dénuement - sans être confronté à l'insécurité et à la défiance : les groupes d'appartenance, et notamment la famille, assurent et garantissent à chacun une place suffisament fiable pour étayer une confiance et une sécurité fondamentales. L'Etat providence a longuement pris le relais en se constituant comme pourvoyeur d'institutions de sécurité étayant une forme de confiance.
Dans la culture contemporaine, où les gens font l'expérience de la perte des institutions de la confiance et des objets de sécurité (travail, famille, logement...), l'idéologie sécuritaire se présente comme un réponse illusoire au risque d'effondrement de la société et des individus.
Le système pénitentiaire est un espace révélateur de toutes les contradictions traversant notre société dans ce champ. L'équilibre entre les deux orientations "sanction-réinsertion" fluctue en fonction des systèmes de valeurs et des choix idéologiques des différents gouvernements. Après une période "sécuritaire", un changement de politique s'est opéré instaurant un nouveau rapport entre le pédagogique et le pénitentiaire, dont témoigne la remise en cause des centres éducatifs fermés. Il est urgent de continuer à élaborer des dispositifs pertinents et contenants afin de pérenniser cet équilibre tant attendu.