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Rendez-vous au Café PSY autour du thème LE CORPS : CET OBJET COLLECTIF
Toulouse, chez Ombres blanches
3 juin 2023

Le Café PSY organisé par
Lin Grimaud, entouré de Julien Boutonnier, Maryse Perrin, Blandine Ponet et Rémy Puyuelo, poursuit l'aventure,
avec le soutien de la librairie Ombres blanches et des Éditions érès.
Le cycle cette année 2022/2023 porte sur le CORPS.


Le Café PSY du 3 juin 2023 se consacre à

Le corps : cet objet collectif
Entre normalisations individualistes et émancipations collectives

présenté par Maryse Perrin
avec Tristan Renard, sociologue, coordonnateur du CRESAM Occitanie (Centre de Ressource en Santé Mentale pour la prévention du processus de radicalisation), au Centre hospitalier Gérard Marchant. Il est aussi sociologue au CRIAVS Midi-Pyrénées, (Centre ressource pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles).

RV le samedi 3 juin 2023 de 11h à 13h
chez Ombres blanches - 3 rue Mirepoix - 31000 Toulouse


Que peut-on entendre par « corps collectif » ? Il y a d’abord l’analogie, ancienne, entre la société, un groupe social et le corps humain que l’on retrouve dans certaines locutions de notre langue : « faire corps », « esprit de corps », « corps d’armée » mais aussi dans la façon dont les sociétés ont été pensées. Dès le 19ème siècle certains penseurs comme Auguste Comte comparaient la société à un corps quand d’autres diffusaient une lecture médicale des phénomènes sociaux (pauvreté, criminalité, etc.). Mais le principe du corps collectif se retrouve aussi dans les nombreuses analyses, suivant Michel Foucault, portant sur la production sociale des corps c’est-à-dire sur les façons dont ils sont normalisés par différentes formes de pouvoirs.

A l’inverse, et depuis quelques décennies, les corps font l’objet de revendications qui participent de l’usage politique des corps mais dans une visée émancipatrice (« mon corps, mon choix », « nos corps nous appartiennent »). De la même façon le corps peut être un support de résistance dans les institutions d’enfermement à travers la sexualité ou même le sommeil.

Pour autant si les corps semblent s’être, en partie, émancipés de formes coercitives et disciplinaires anciennes, la façon de « faire corps » aujourd’hui à travers des injonctions à la singularité, à « l’authenticité de soi » participe de nouvelles formes de normalisation qui si elles prennent la forme de singularisations diverses n’en relèvent pas moins de logiques de normalisation puissantes. C’est ce paradoxe que nous aimerions questionner : le « corps collectif » ne réside-t-il pas dans notre façon de nous singulariser ? Et se demander plus généralement : que reste-t-il de singulier dans nos corps ?

 

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