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09/02/2021
Marcel Sanguet

Episode 2/35 : « Y’a des règles ? »

La psychanalyse a ses règles, son « cadre » comme elle dit, prétexte à d’éternelles querelles et scissions.

                D’un côté les orthodoxes, fidèles aux enseignements premiers, ils psalmodient le crédo et ne souffrent aucune entorse à ce qui doit être à jamais fixé dans le marbre comme la dernière religion révélée à un vieil obsédé barbu viennois d’un siècle ancien. Ceux-là nous diraient que c’est un peu court 26 minutes pour une séance et que si en plus elle se conclut par une prescription alors, c’est sûr, ce n’est pas de la psychanalyse. A moins de trois séance hebdomadaire sur le divan de Procuste, nul espoir d’entrer au mausolée.

                De l’autre, les infidèles qui n’ont retenu des enseignements premiers que la nécessité de s’affranchir de toute aliénation pour advenir à la subjectivité et ne pas céder sur son désir. Ceux-ci sont sensibles à la réalité sociale et à ses évolutions et considèrent que le cadre de leur discipline doit pouvoir s’ajuster, sans se diluer pour autant dans le vaste océan des « psychothérapies ».

 

                Ainsi va la psychanalyse, tiraillée entre ses instincts réactionnaires qui construisent de la civilisation en imposant la loi, l’ordre et le phallus et ses désirs d’émancipation qui renversent cul par-dessus tête les vieilles lunes de l’oppression. La psychanalyse est parfois freudienne ou lacanienne mais toujours nietzschéenne dans la tension infinie qu’elle propose entre Apollon et Dionysos. Le solaire et l’obscur.

 

                La première consultation du policier est l’occasion de passer en revue quelques-unes des plus grandes découvertes de la psychanalyse : la notion de cadre dans la question des règles de fonctionnement mais également la définition du traumatisme en tant qu’il se situe toujours en deux temps. Ainsi quand ce policier dit qu’il « a l’habitude », l’analyste lui demande d’associer et vient alors l’histoire de la mort de la mère, première catastrophe et support au traumatisme à venir. Ce n’est pas tant l’événement en lui-même qui fait traumatisme que le renvoi qu’il provoque à un autre événement douloureux de l’enfance.

                Théorie à bien méditer en notre époque si prompte à se découvrir traumatisée.

 


photo de Marcel SANGUET

Marcel Sanguet est psychologue clinicien, psychanalyste, il exerce à Chambéry au sein d'un CHS ainsi qu'en pratique privée.


Commentaires (2)

Karim-vincent ZERDAZI
09/02/2021 - 19:14

Le psy.est-il le véhicule du succès de cette série?

Karim-vincent ZERDAZI
13/02/2021 - 20:00

Très modeste adaptation de la série israélienne;Pierrot ne m'embarque que rarement dans les fonds animiques.

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