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11/04/2022
Catherine Paoli

Le conflit

Retour sur la thérapie de couple de la saison 1


J’ai choisi de traiter du conflit à partir de la thérapie du jeune couple qui vient consulter Philippe Dayan pour un avis sur une décision d’avortement non partagée. Je débuterai ce court récit par une citation de Bowlby :

« Il n’y a rien de malsain dans le conflit. Bien au contraire : c’est une situation parfaitement
normale chez chacun d’entre-nous ». John Bowlby, 2014, Amour et rupture.


La vie commune n’est pas indemne d’une part de conflit. Le conflit, au même titre que l’entraide et la coopération est inévitable. Il a des effets positifs en ce qu’il donne l’occasion de débattre sur des sujets de discorde. La recherche de l’individualité dans le couple sous -tend la différence de points de vue. La volonté de posséder l’autre, de le contrôler implique la défense de son identité, en s’opposant. C’est une revendication légitime. Le conflit est utile.

Pourtant, certain. e. s adoptent des conduites d’évitement car il fait peur. Il peut réveiller, des craintes d’abandon, des peurs de perdre l’amour de l’autre. Il sous-tend des affects négatifs tels que l’anxiété, la colère, la tristesse. L’agressivité ressentie face au conflit et projetée sur le partenaire. Le danger et la menace sont au coeur de l’évitement du conflit. C’est pourquoi, certain. e. s, par crainte de l’abandon, taisent le conflit et accumulent du ressentiment, lequel, peut rejaillir sur le couple avec violence.

C’est ce que nous laisse entrevoir les réalisateurs de En thérapie, avec ce jeune couple qui vit dans une tension constante, avec au centre du débat, l’enfant à naître ou à ne pas naitre. Tout incident est prétexte aux reproches, au dénigrement de l’autre, à sa disqualification, sous le regard attentif et bienveillant du thérapeute. C’est l’escalade. Les propos dévalorisants de l’un déclenchent les insultes de l’autre. Les émotions dominent et remplacent le discours rationnel, les capacités de discernement. Chacun des partenaires est envahi par des émotions négatives. Le thérapeute intervient et permet la prise de conscience de ce qui se joue dans le couple. Il leur apporte un éclairage sur la place et la fonction du conflit. On ne voit pas d’issue au conflit.

Voir les pulications de Catherine Paoli


photo de Catherine PAOLI

Catherine Paoli est psychologue clinicienne, docteure en psychopathologie, autrice, maitre de conférence, nouvellement qualifiée, chargée d’enseignement et de recherche (Université de Paris)
 


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