Décès de Eva-Brabant-Gérö


Les éditions érès s'associent au comité de rédaction de la revue Le Coq-Héron pour rendre hommage à Eva Brabant-Gerö décédée le 29 mars 2021.

 

Le comité de rédaction du Coq Héron vous annonce avec une profonde tristesse la disparitionde notre amie et collègue Eva Brabant-Gerö, qui nous a quittés le 29 mars 2021 après un long et courageux combat contre la maladie, sans avoir jamais interrompu sa réflexion et son travail éditorial. Elle faisait partie du comité de la revue depuis 1982 et avait accepté d’en être la directrice de publication en 2002. Elle était dans un dialogue permanent avec Judith Dupont et les membres de l’équipe. Elle a été à l’origine du numéro 246 qui paraîtra à l’automne et sera consacré à Education et  psychanalyse.

Eva Gerö était née le 12 Juillet 1935 à Budapest. Elle quitte la Hongrie à 21 ans en 1956 et s’exile en Angleterre, puis s’installe en France à la fin des années soixante. C’est là que débuteront ses recherches sur le mouvement psychanalytique hongrois en même temps que son parcours analytique ainsi que ses études de psychologie. Collaboratrice au CNRS, elle sera attachée à la fin des années soixante-dix au Centre de recherche historique, dans le cadre duquel elle mènera son travail de thèse, Histoire du mouvement psychanalytique hongrois, soutenue en 1985 à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). Celle-ci sera publiée en 1993 chez l’Harmattan sous le titre Ferenczi et l’école hongroise de psychanalyse.

Parallèlement à son travail de doctorat qui va l’amener à faire la connaissance de Judith Dupont, c’est sur l’invitation de celle-ci et du fait de sa compétence sur le sujet, qu’elle va prendre une part essentielle dans l’élaboration de l’appareil critique attaché à la correspondance Freud-Ferenczi dont la publication commencera en 1992 et se terminera en 2000. Travail consistant à réunir et rédiger la matière de toutes les notes qui permettent au lecteur de comprendre une correspondance, et celle de Freud et Ferenczi comprend 1236 lettres. Eva s’occupera de la partie ferenczienne et hongroise, tandis qu’Ernst Falzeder assurera le côté freudien et autrichien, et le tout sous la supervision d’André Haynal

Dans la revue le Coq Héron, le nom d’Eva Brabant-Gerö apparait pour la première fois en 1982 avec le numero 84 intitulé :  Histoire d’une « réaction thérapeutique négative », Le Coupable Innocent,
(Le poète Attila Jozsef et ses psychanalyses). Première publication d’un chapitre important de son travail de thèse, et début d’une longue collaboration donnant lieu à des directions de numéros et à de multiples publications dans la revue, articles personnels et traductions de textes inédits en français. Elle ne quittera plus le comité de rédaction de la revue. Pendant ces quatre décennies de participation active, en plus des retombées de ses travaux historiques menés en parallèle, Eva a donc apporté son intérêt pour les langues et la traduction, elle nous a aussi apporté ce que son rapport à la psychanalyse avait produit en elle d’expérience personnelle et ce que son parcours en tant qu’analyste avait constitué  d’expérience clinique. Son jugement des textes soumis à la revue était précieux et argumenté par son esprit critique et sa culture très étendue et si personnelle. Jusqu’au bout elle a tenu à cette participation qui la maintenait active, en réflexion, au travail, alors que sa maladie l’épuisait et tendait à l’en éloigner.

Jusqu’au bout aussi elle a gardé le lien avec ses derniers patients

Elle faisait aussi partie des fondateurs de l'Aparté (Association de Psychanalyse et d'Anthropologie. Recherche, Transmission, Echange), et en était vice-présidente.

Le comité de rédaction de la revue Le Coq-Héron

Voir les publications de Eva Brabant-Gerö

 

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