Décès de Pierre Teil


Lire l'hommage de Paule Sanchou à un membre fondateur de la revue EMPAN.

 


Pierre TEIL (1932 - 2018)

Un Philosophe humaniste engagé

Sa vie fut faite de rencontres essentielles tant sur le plan philosophique, religieux, psychanalytique, sociétal que politique (FNAREN [i]) mais aussi poétique.

Odette Teil, sa compagne, l’accompagna toutes ces années et participa pleinement à tous ses engagements.

Membre du Comité de rédaction d’Empan depuis 1994, il disait y « partager une passion de solidarité, d’échanges, d’amitié et de mieux vivre ensemble. »

Lors de nos réunions, sa présence chaleureuse, attentive, discrète et la pondération de ses interventions, toujours respectueuses d’autrui, nous incitaient à dépasser les apparences ou les certitudes faciles, en quête d’une pensée plus rigoureuse.

Il anima plus particulièrement deux numéros d’Empan, 56 et 57, abordant les problématiques qui lui étaient chères sur l’enseignement, la formation, l’enfance inadaptée et la transmission. Ses Éditos se centrèrent sur Réussir l’école (N°38.2000), Quelles théories pour quelles pratiques en travail social ?  (N° 75.2009) et Illettrisme : le dépasser et construire (N°81.2011).

Il publia en 2017 chez Azart Atelier Éditions un recueil de poèmes : Éblouissements.

«Au royaume du sel s’en vont mes caravanes et tous les chameliers qui campent dans mon âme voudraient bien y partir !...Je suis fort content d’eux. Je puis mourir en paix. Au royaume des cieux montent mes caravanes. » 

Son dernier édito pour Empan, n°105, mars 2017, Amour et travail social, intitulé « L’amour est morte » témoignait de sa jeunesse d’esprit, des peines subies de la vie mais aussi de son énergie toujours là, intacte malgré les ans, au service des autres.

« Nous sommes une société barbare qui meurt d’avoir tué l’amour. Mais chaque fois que nous nous défendons, que nous refusons, que nous résistons, nous rallumons une petite lumière de vie, nous travaillons à faire advenir l’improbable.

Il s’agit pour nous, dans notre vie personnelle, professionnelle, sociale, politique, d’être debout, c’est à dire des acteurs qui mettent en œuvre les valeurs auxquelles nous croyons. »

Nous partagions cette éthique de la résistance et la vertu de l’écriture comme un de ses vecteurs possibles.

Paule Sanchou, pour l’Équipe d’EMPAN, septembre 2018

 

[i] FNAREN - Fédération Nationale des associations de rééducateurs de l’Education nationale

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