L’insertion professionnelle des jeunes entre diagnostics mal posés et solutions chaotiques

Que sait-on des parcours vers une hypothétique stabilisation des débutants dans l’emploi ?

Depuis 45 ans, l’insertion professionnelle des jeunes est devenue un problème social auquel les gouvernements successifs ont tenté de répondre par une succession de règles et de contrats dérogatoires au droit du travail et des injonctions à professionnaliser les formations de tous niveaux. Du premier « Pacte pour l’emploi des jeunes » mis en œuvre par le gouvernement Barre en 1977 au plan « 1 jeune, 1 solution » inventé par le gouvernement Castex en 2020, l’analyse des questions et les supposées solutions tournent en rond. Le diagnostic reste centré autour d’une évidence éternelle (les jeunes manquent d’expérience), d’une antienne idéologique (les jeunes coûtent trop cher aux employeurs) et d’une croyance peu vérifiée : les formations ne les préparent pas assez efficacement à l’emploi. Ce dossier vise à chercher comment les débutants vivent aujourd’hui la phase de stabilisation qui sépare leur fin de formation initiale de leur accès à un premier emploi durable. Quelles situations rencontrent-ils ? Quels dispositifs expérimentent-ils ? Comment font-ils avec ce cette épreuve qui leur est imposée plus ou moins longtemps selon les cas et les périodes ?