Notre justice se métamorphose. Elle perd son latin pour s'ouvrir au langage des hommes d'aujourd'hui. Elle déserte l'enceinte des palais pour des espaces sociaux plus profanes. Travailleurs sociaux, associations, élus, citoyens sont de plus en plus nombreux à participer à l'oeuvre judiciaire, éclairant les décisions des magistrats, tentant d'apaiser le déchirement des victimes, cherchant à donner aux délinquants le goût d'une vie acceptable.

Cette évolution rendue nécessaire par la faillite instrumentale de l'appareil judiciaire met-elle en péril le principe légaliste qui fonde l'institution et protège les droits des justiciables ? L'auteur, qui, depuis quinze ans, en tant qu'avocat puis chercheur, observe le champ socio-judiciaire, ne le pense pas. Il démontre dans cet ouvrage que l'union de la justice et du travail social marque l'avènement d'un nouvel humanisme pénal. Démocratisation, privatisation et décentralisation sont les marques d'une postmodernité
juridique qui s'adapte à la complexité sociale pour mieux assurer la paix civique et maintenir la tension vers un idéal de justice.