Lorsque le système dynamique de la personnalité est perturbé comme dans certaines formes de dégénérescence cérébrale, le travail d'accompagnement des personnes âgées est difficile à mener, et il peut être dévastateur si les relations établies sont inadéquates.

En effet, si l'environnement institutionnel peut être porteur d’intégration quand il vise à enrayer les pertes, et œuvre à des gains nouveaux sans contribuer à restreindre l’autonomie des personnes concernées, la dégradation des conditions de vie accentue les effets de la maladie.

La volonté d’exister en tant qu’être unique et différencié constitue une des plus fortes motivations du sujet humain. La prévention et les conduites à tenir à l’égard des personnes âgées dépendantes doivent être articulées à un système complexe individuel – biologique, psychologique –, social et institutionnel. Elles passent par l'analyse des situations de perturbation qui permet aux soignants de percevoir le sujet désorienté autrement que comme une gêne ou un problème.

Redonner le contrôle de sa vie à une personne déracinée demande un effort de décentration de la part des entourages familiaux et professionnels afin de rendre accessibles de nouvelles solutions dans un espace, un temps et même un corps meurtri imposé par la maladie : c'est à cet objectif que s'attèlent les auteurs de cet ouvrage. Ils ouvrent des pistes conceptuelles référées à des difficultés concrètes dans les établissements et analysent les réussites qui en résultent afin d'aider les acteurs du soin et de l'accompagnement.

Daniel Alaphilippe et Roger Fontaine , professeurs, département de psychologie, université de Tours.
Michel Personne, professeur associé, université de Tours.

Mise en vente le 22 novembre 2007