La vie amoureuse est au cœur de la psychanalyse. Mais son approche, héritée de la philosophie, n'est pas dénuée de moralisme : elle accorde habituellement la première place au désir et au manque, ne laissant au plaisir que la portion congrue. Pourtant, la notion de « gain de plaisir » avait surgi sous la plume de Freud au temps de ses premières découvertes, associée au mécanisme du plaisir préliminaire. Il en avait même fait un principe, sous la domination duquel il avait également placé le jeu de l’enfant, le mot d’esprit, la création poétique, le théâtre…
L’auteur reprend, dans cet ouvrage, le fil théorique du « jeune Freud », auquel Lacan a fait écho avec son plus-de-jouir. Il remet la question du plaisir à l’ordre du jour, en relevant le défi que l’érotique de notre temps adresse à la psychanalyse. Il invite à une traversée, dont les étapes : le féminin, l’infantile, le mirage pervers, la spiritualité, l’étrangeté sexuelle… sont autant de lieux où s’effectue la confrontation du sujet à l’altérité de son désir. Ces itinéraires croisés entre plaisir et jouissance laissent apparaître les en-jeux de l’Autre.
Michel Constantopoulos est psychanalyste à Strasbourg.
Mise en vente le 19 mars 2009