Les mères  jouissent, que ce soit dans l’acte sexuel, dans l’effusion de jouissance de la naissance d’un nouvel autre ou dans l’utilisation d’un enfant comme phallus quand elles ne l'ont pas suffisamment dégagé de leurs propres désirs œdipiens. La clinique de certains moments de cure et des psychoses nous montre que l’Autre primordial fait retour dans un moment de « ravage », sous forme de jouissance de l’Autre. La femme est plus facilement sujette à ces ravages du fait de la force de son lien à sa mère, que Freud avait découvert, avec étonnement, sous-jacent à l’attachement œdipien au père.
Mais la mère est aussi ce premier Autre qui donne la vie avec plus ou moins d’amour, plus ou moins de haine, suivant son propre parcours psychique, montrant comment s’organise la réponse du sujet à l’aliénation à ce premier Autre primordial. Cette question de la jouissance des mères nous ouvre aussi à celle de la relation polarisée amour-haine qui est au cœur du fonctionnement de l'inconscient et qui détermine ainsi sa portée éthique spécifique au-delà de la question de la vérité. L’inconscient en lui-même a déjà une portée éthique dans la dimension relationnelle et normative de l’Œdipe. Le curseur ambivalent entre l’amour et la haine varie chez chaque sujet. Chacun de nous porte au long de son existence une part du tumulte des secrets inconscients de ses géniteurs. Dépasser la haine pour accéder à la gratitude et à la capacité d’amour est ce temps nécessaire, à la fois dans l’individuel et dans le collectif qui appartient à ce mouvement temporel plus vaste, celui de se civiliser.

Prix
Papier - 25.50 €
Détails
Parution : 17 novembre 2011
EAN : 9782749214924
Figures de la psychanalyse
2/2011
Thème : Psychanalyse