Le sujet est accordé a son monde, tout comme son monde est accordé à lui. Cet accord se signifie a lui, sans qu'il en soit pleinement conscient, comme la source de ce plaisir apaisant et apaisé qu'il trouve précieux dans sa vérité d'evidence.
L'angoisse va venir rompre ce familier. Elle va battre en brèche l'unité logique de cet univers. Une crise peut en effet surgir, les coordonnées du paysage se brouiller, la pente devenir traitresse, l'appui du pied se dérober, le ravin se révéler abîme et un invisible nous y attirer... Le phobique, angoissé d'un genre particulier, va inventer sa parade. Il va donner un contour (le vide, l'espace, les animaux...) à la peur qui le saisit, car l'angoisse est une peur sans contour.
Cet essai étudie le parcours de la phobie, souffrance énigmatique, depuis sa découverte psychiatrique par Westphall (1872) jusqu'à sa reinterprétation par Freud et les psychanalystes d'aujourd'hui. Confrontée à la psychanalyse comme à l'art, la phobie éclaire en retour les mécanismes fondamentaux du psychisme. Faisant appel aux paroles mêmes de sujets phobiques, cet ouvrage illustre cliniquement les voies de la guérison de cette peur le la peur.