Si l’éthique est une activité réflexive, si elle a indiscutablement une dimension théorique et argumentative, l’imaginaire et l’imagination y jouent également un rôle. Et il y aurait probablement un intérêt à ce que ce rôle soit davantage mis en lumière. En éthique, la présence d’un imaginaire (souvent associé à une idéologie : « transhumaniste », « religieux », etc.) est en effet souvent invoquée pour disqualifier le recours à l’imagination. Cette disqualification peut traduire le désir d’en finir avec l’imagination pour parvenir à des raisonnements éthiques qui soient neutres et détachés de tout ancrage dans des contextes de vie. Ne faudrait-il pas, à rebours de cette tentative de purification de l’éthique, accepter pleinement que l’éthique soit sans cesse travaillée par l’imagination et soit donc le lieu d’une confrontation des imaginaires ? L'enjeu de ce dossier sera de commenter, dans des contextes variés, soit l’importance des recours tacites ou explicites à des formes d’imagination dans la résolution de conflits ou de dilemmes éthiques, soit au contraire l’impossibilité d’un usage pourtant salutaire de l’imagination. 

 

Prix
Papier - 16.00 €
Détails
Parution : 6 octobre 2022
EAN : 9782749275000
Revue française d'éthique appliquée
2/2021
Thème : Société