Le sujet de l’inconscient est fabriqué avec des mots, des signifiants et de l’écriture qui ainsi commande et organise le sujet.
Ainsi lorsqu’un analysant affirme non sans humour qu’il « aimerait être un poireau parce qu’on les met en rang d’oignons », la cure suivra l’originalité de son propos, qui énonce un désir, un idéal, mais aussi un désir porteur d’une marque permettant au sujet d’être représenté, compté, rangé. L’analysant désigne et ramasse un ensemble articulé de noms, de désirs et d’identification, concept central dans la cure.
C’est avec les signifiants que le psychanalyste travaille et peut montrer cette pratique qui avec des mots veut dompter le réel du symptôme.
L’importance de l’écriture, c’est ce que met en pratique James Joyce ou d’une autre manière Virginia Woolf. Et c’est le point le plus important de ce travail que d’accentuer cette affirmation de J. Lacan que « l’écrit est ce qui retient le corps invisiblement » C’est ce que montre Lacan avec Joyce, qui l’inspire pour ses élucubrations sur le nœud borroméen (nouage de trois cercles qui se défait si on en coupe un quelconque). Mais aussi ce que nous pouvons lire dans les écrits de V. Woolf : l’écriture est pour elle ce qui lui permet d’avoir un corps. Si cette écriture ne fonctionne plus, si elle se défait, ainsi en va-t-il de son corps : il se fige et se paralyse. Les textes de V. Woolf témoignent de cette accroche du corps à l’écriture et aussi de la façon dont elle est arrimée à ce point opaque (même s’il peut se montrer lumineux).