Dossier coordonné par  Jocelyne Calvet-Lefeuvre, Ivan Giquel, Jean-Philippe Raynaud et Catherine John, Rémy Puyuelo , Tristan Renard 

Faire le bilan des 50 ans de la pédopsychiatrie de secteur et dresser des perspectives est une véritable gageure. Les avancées scientifiques, les transformations sociétales, les enjeux idéologiques et politiques ont amené à questionner la validité de ce projet dont les bases ont été posées dans la circulaire dite « Misès » du 16 mars 1972.

La prévalence du modèle psychanalytique dans le projet de secteur a été largement contestée par d’autres modèles issus des sciences cognitives ou neurobiologiques. Les tentatives de synthèse ne font pas consensus mais laissent entrevoir des possibilités de faire cohabiter plusieurs modèles, en complémentarité plutôt qu’en opposition clivante.

L’émergence des centres experts, les filières de soin par pathologie, les plateformes d’orientation et de coordination se rangent du côté des tendances sociétales et politiques actuelles qui prônent des organisations efficaces et transparentes.

Le défi pour le secteur : être suffisamment généraliste pour accueillir tout type de souffrance psychique avant qu’elle ne soit qualifiée en trouble, et suffisamment spécialiste pour intégrer les avancées scientifiques et sociétales.

Couvrir les besoins d’un territoire d’accès aux soins reste une préoccupation des politiques publiques. Continuer de porter les valeurs à l’origine du secteur et prendre en compte les évolutions sociétales, scientifiques, d’expression des pathologies, la pluralité des modèles théoriques est un défi pour la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du secteur public.