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17/01/2023
François BERNARD

Créativité associative et renouveau du travail social, au service d’une politique sociale innovante

Forts de l’expérience collective que nous venons d’entamer dans le cadre de la réécriture de notre projet d’association, cet ouvrage prolonge la compréhension et l’explicitation des bouleversements de ce que nous sommes en train de vivre au sein du secteur singulier de l’action sociale et de son épicentre qu’est le travail social. Entre sciences et actions, c’est une contribution critique élaborée que nous proposent les auteurs. C’est une invitation à mieux comprendre et appréhender l’historique et le/les savoir(s) qui structurent les domaines d’intervention dans et pour lesquels nous jetons voire projetons toutes nos intentions bienveillantes. Plus nous aurons conscience de ce qui nous « agite » plus nous nous émanciperons de nos dépendances, pour produire une politique explicite fruit d’un questionnement éthique permanent, sorte de frontière nécessaire à l’envahissement scientifique comme technique et ses effets de déshumanisation (l’homme objet !).

Inspiré de l’anarchisme méthodologique cher à Feyerabend (« Contre la méthode ») et de la « théorie de l’enquête » élaborée par Dewey, nous avons pu éprouver (et nous poursuivrons j’espère) toute la richesse de notre démarche d’écriture et de vie de notre projet d’association.

Expérience collective, épreuve démocratique conçue non comme une forme de gouvernement, mais comme une participation des individus à l’action collective.

La fenêtre est ouverte sur un autre horizon du travail social : une invitation à envisager son exercice non plus « sur la personne accompagnée » mais « avec elle ».

Plus qu’une affirmation sémantique, ou une intention de plus, cette différence engendre des bouleversements profonds émancipateurs que les auteurs nous font partager et que tout acteur voulant agir sereinement au sein de l’action sociale gagnerait à s’approprier pour œuvrer à sa transformation. Cela va de pair avec une re-politisation de ce travail social, plus exactement une re-conscientisation historique de sa portée éminemment politique.

Outre que nous gagnerions à ce que cette « posture » traverse notre manière d’agir et de penser au sein de l’association, il n’est pas inutile de nous rappeler que, par exemple, nous avons laissé en « jachère » la restitution du projet réécrit aux personnes accompagnées. Comment résoudre leur présence nécessaire et incontournable au sein de nos instances et lesquelles, et de quelle façon ? Temps et action suspendus, nécessaires sans doute, pour maturer une démarche sensée. La progression se fait par strates, par couches successives, de plus en plus profondes et essentielles.

Après sa confusion irréfléchie (mais nécessaire pour quitter les rives du religieux fondateur) avec le monde du soin (psychologie/médecine), après ses impasses utilitaires de la psychanalyse, celle inadaptées de la sociologie critique (Bourdieu) ou des organisations (Crozier et Friedberg), le Travail Social dans sa quête de concilier « objectivation et prise en compte des savoirs expérientiels », doit rechercher, selon les auteurs du livre :

  • Une déconstruction des dogmatismes à partir des idées de l’anarchisme méthodologique
  • Une reconstruction démocratique (selon Dewey)

Ce à quoi nous invitent les auteurs c’est : repenser les rapports entre science et société.

Je nous invite fortement à sa lecture afin qu’elle nourrisse nos débats à venir…

 

François BERNARD, Vice-président Association de Sauvegarde de l’Enfance et d’Adultes 49, Administrateur Association Régionale d’Instituts de Formation de Travailleurs Sociaux Pays de Loire.

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