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20/12/2023
Charlotte Perrin-Costantino

Colloque 2018 : Peur sur l’institution

Colloque du 23 mars 2018

« N’aie pas peur » disent les parents pour tenter de rassurer l’enfant qui découvre l’imprévisibilité du monde extérieur et craint les pires menaces en écho à celle que constitue parfois son monde pulsionnel interne. Comme si elles étaient une sorte de prolongement de la fonction parentale protectrice et rassurante, les institutions au sens large, et plus généralement le groupe social ont pour fonction essentielle de conjurer la peur de l’individu confronté aux aléas et aux conflits du monde. À cet égard, l’institution qui accueille la personne en détresse psychique et/ou physique se doit d’offrir une contenance suffisante, faite de stabilité et de compréhension, pour que le sujet se sente moins menacé dans son rapport aux autres et puisse se confronter à ses angoisses les plus archaïques. Or ce n’est pas si facile pour les soignants de percevoir et de comprendre les peurs infantiles dissimulées derrière l’inhibition et les recours à l’agir, de repérer les figures angoissantes derrière les manœuvres d’évitement et les conduites contra-phobiques. Ceci est d’autant plus vrai que la peur a de multiples visages, voire pas de visage du tout. Phobies liées à la peur du débordement pulsionnel, détresse primitive d’être totalement vulnérable et impuissant, angoisses sans nom de perte de son intégrité psychique… Autant de figures de la peur, plus ou moins archaïques et violentes, qui infiltrent les équipes engagées dans le soin psychique et qui suscitent un cortège de réactions contre-transférentielles et de contre-attitudes dont le repérage et l’analyse sont essentiels au soin, essentiels pour comprendre à quel danger on a affaire. Pourtant, paradoxalement on parle bien peu de la peur qui traverse les équipes de soin, du fait que l’institution a fondamentalement une fonction méta-défensive contre la violence des angoisses archaïques. Alors, au-delà du « n’aie pas peur » conjuratoire et défensif, comment faire pour que l’institution de soin garde toujours possible, exprimable et ouverte la question « Mais qu’est-ce donc que cette peur ? »

 

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=> Replay disponible auprès de Congrès Minute

 

Parmi les intervenants :

Cécile ANTIGNY : Psychologue clinicienne, Clinique Villa des Pages (CLINEA). Doctorante PCPP, Université Sorbonne Paris Cité. (voir ses ouvrages)

Garance BELAMICH : Psychologue clinicienne, Pôle adolescents-jeunes adultes, Clinique Villa des Pages (CLINEA). (voir ses ouvrages)

Catherine CALECA : Psychologue, Psychanalyste. (voir ses ouvrages)

Charlotte PERRIN-COSTANTINO : Psychologue clinicienne, Pôle adolescents-jeunes adultes, Clinique Villa des Pages (CLINEA). Psychanalyste membre de la SPP. (voir ses ouvrages)

Laurent DANON-BOILEAU : Psychanalyste membre de la SPP. Thérapeute au Centre Alfred Binet. Professeur de linguistique à l’Université Paris-V. Chercheur au Laboratoire d’études sur l’acquisition et la pathologie du langage de l’enfant, CNRS. (voir ses ouvrages)

Paul DENIS : Psychanalyste titulaire formateur de la SPP. (voir ses ouvrages)

Pascal HACHET : Psychologue clinicien, CSAPA de l’association SATO-Picardie. Docteur en Psychanalyse Université Paris VII. (voir ses ouvrages)

Marie-Laure LEANDRI : Psychologue clinicienne. Psychanalyste membre de la SPP. Centre de Psychanalyse Evelyne et Jean Kestemberg (ASM 13). (voir ses ouvrages)

Sylvain MISSONNIER : Psychanalyste membre de la SPP. Professeur de Psychologie clinique de la périnatalité à l’Université Sorbonne Paris Cité. Directeur du laboratoire PCPP (EA 4056). Co-président de l’Institut du Virtuel Seine Ouest. (voir ses ouvrages)

Jean-Pierre PINEL : Professeur de Psychopathologie sociale clinique, Université Paris 13 – UTRPP. Président de l’Association Européenne Transition (Analyse de groupe et d’institutions). (voir ses ouvrages)

Magali RAVIT : Professeur des Universités en Psychopathologie et Psychologie clinique, Lyon 2. Psychologue clinicienne C.H. Le Vinatier Bron. Expert près la Cour d’Appel de Lyon. (voir ses ouvrages)

 

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photo de Charlotte PERRIN-COSTANTINO

Charlotte Perrin-Costantino est docteure en psychologie clinique, psychanalyste membre de la SPP, directrice de la revue Cliniques - Paroles de praticiens en institution, membre du comité de rédaction de la collection Débats en Psychanalyse (PUF), fondatrice Almagora


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