Les hallucinations auditives constituent l'indication la plus « parlante » d'une faille psychotique, transitoire ou pas. Mais que savons-nous vraiment des hallucinations ? Certes, leur caractère xénopathique et le fait que le sujet les croit plutôt qu'il n'y croit (selon la juste remarque de Lacan) sont des traits communs. Mais leur variété est si grande, leurs limites avec le discours intérieur et les injonctions propres parfois si difficiles à établir, que l'on peut dire que des hallucinations auditives il y en a autant que de sujets parlants. Ces hallucinations, que l'on appelle des voix, quel est leur lien avec la voix ? Les voix sonorisent la voix qui, comme objet pulsionnel, n'est pas sonore en elle-même mais se définit par la scansion, le temps à dire les choses, le silence entre les mots dits. Comment relier les trois temps de la pulsion invocante (entendre, être entendu, se faire entendre) aux voix et à la voix ? Le « se faire entendre » représente-t-il une articulation entre la voix et les voix ? Que dire aussi de la façon dont l'espace public est aujourd'hui envahi de formes de paroles toutes faites, impératives, qui fonctionnent comme un discours imposé ? Si l'hallucination révèle une disjonction entre le parler et l'entendre, une altération dans le circuit qui mène au « se faire entendre », elle pose aussi la question de savoir comment les psychotiques se font entendre aujourd'hui, et des mal-entendus qu'ils suscitent.

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Papier - 26.50 €
Détails
Parution : 3 juin 2011
EAN : 9782749214078
Essaim
1/2011
Thème : Psychanalyse