Le processus de séparation psychique est considéré comme l’évolution maturative amenant à la construction de l’individualité. Ce travail psychique permet au jeune enfant de pouvoir s’éloigner en sécurité de ses figures d’attachement, d’investir d’autres personnes, de jouer, créer, rester curieux de découvrir l’environnement, dormir sans troubles, etc. L’histoire inter et transgénérationnelle joue un rôle porteur ou délétère dans ce processus.

À l’adolescence se ravivent ces problématiques d’aller-retour entre les figures primaires d’attachement et l’éloignement nécessaire pour investir d’autres objets et, à l’âge adulte, les séparations dues aux aléas de la vie réinterrogent ces capacités. Si toute séparation ne représente pas une rupture, n’engage pas un endeuillement, le processus implique forcément renoncement, acceptation des limites, castration symbolique.

Nous observons aujourd’hui, dans plusieurs domaines, des changements dans les façons d’aborder les séparations, avec, par exemple, le co-bedding, la cohabitation de couples divorcés, le départ tardif de jeunes adultes du nid parental, la proximité ininterrompue possible avec les moyens de communication modernes. Que disent ces modalités de vie sur notre structuration psychique et son évolution ? Sur les processus de subjectivation ? Sur l’acceptation des limites humaines ? Serions-nous aujourd’hui, plus exposés à l’« angoisse de séparation », entité à part entière dans le DSM-3 dès 1980 ?

Prix
Papier - 18.00 €
Détails
Parution : 30 janvier 2020
EAN : 9782749265537
Dialogue
4/2019
Thème : Enfance & parentalité