Clinique, écriture et poésie de l'Hilflosigkeit
Numéro 7 - Revue semestrielle
Avec la participation de
Mercédès ALLENDE SALAZAR,
Josée AMRHEIN,
Fabienne ANKAOUA,
Jacqueline ASSABGUI
Lina BALESTRIERE,
Pierre BAYARD,
Serge BEDERE,
Dominique BERTRAND,
Alain DIDIER-WEILL,
Michel FENNETAUX,
Cristina FONTANA,
Joseph GAZENGEL,
Georges-Arthur GOLDSCHMIDT,
Olivier GRIGNON,
Michel HULIN,
Jacques LE BRUN,
Marie-Ange LEBAS-ROYER,
Claude LOUIS-COMBET,
Catherine MILLOT,
Anne MINTHE,
Pascal QUIGNARD,
Bernard SESE
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Freud a reconnu dans la détresse une expérience incontournable et inhérente à la condition humaine, qui est celle d'être jeté dans l'étranger, dans une dépendance absolue à l'Autre et confronté à l'énigme de son désir. Pour désigner ce qui est un véritable acte de naissance du sujet, Freud a recouru à un terme de l'allemand courant, Hilflosigkeit, sans en faire un concept. Avec Lacan, la dimension tragique de ce passage primordial se trouve accentuée par sa mise en perspective avec la fin de l'analyse.
Aussi fréquente que soit la détresse, dans les situations les plus extrêmes de la vie comme dans la répétition transférentielle, elle a cette propriété très particulière de donner lieu à certains renversements : avec l'Hilflosigkeit la déréliction peut se muer en béatitude, voire en extase ; les frontières entre l'intérieur et l'extérieur s'estompent, laissant place à ce qui pourrait s'appeler une relation intime avec le réel.
De déliaison en déliaison, se profile une position orpheline où se jouent les destins paradoxaux de la rencontre avec le « sans fond » : consentir à ce risque, s'y exposer, c'est pouvoir prendre appui sur le vide, du côté de la création. Y être exposé serait encourir le risque d'être perdu. Entre ces deux-à-pics s'ouvre l'écart acrobatique que l'artiste tenterait de maintenir.
Dans la revue
Insistance