Petite enfance

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Prévenir les violences ordinaires


Numéro 610 - Revue bimestrielle

Nos amis les bébés

La somme de connaissances acquises depuis quelques dizaines d’années sur les bébés n’a pas autant de retombées concrètes sur leur vie qu’on pourrait l’attendre. Certes, les bébés ne sont plus emmaillotés et accrochés à un clou pour être protégés des rats, comme il était coutume de le faire dans les campagnes. Certes, leur mère ne mourra pas en accouchant et, sauf imprévu, ils sont presque tous sûrs d’atteindre l’âge adulte. Certes, ils ne sont plus considérés comme des tubes digestifs, aveugles et sourds. Certes, ils sont désirés, puisque ceux qui ne le sont pas ne viennent quasiment plus au monde. Certes, ils sont majoritairement « normaux », pour la même raison. Certes, ils vivent dans un pays où des sommes considérables sont dévolues à leur protection et où ils ont des droits.

Pour autant, on peut s’étonner que leurs besoins fondamentaux, notamment leur sécurité affective, ne soient pas autant respectés qu’ils le devraient par les institutions qui les accueillent, ou par leurs parents. Loin de moi l’idée de considérer que les parents sont la principale menace qui pèse sur l’enfant ! En revanche, je pense que lorsque certains d’entre eux mettent en péril leur bébé, au pire en le maltraitant, mais aussi en le négligeant, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, ils ne devraient pas être soutenus par l’idéologie selon laquelle un enfant n’est jamais mieux qu’avec ses parents. Ce qui est vrai quand les choses se passent bien ne l’est plus dans d’autres cas. Il est vrai aussi qu’en étant aidés, voire soignés, ces parents peuvent s’améliorer. Mais pas tous, et pas toujours. Pendant ce temps, qui peut durer des mois, les bébés trinquent. Il est faux de compter aujourd’hui sur la « plasticité cérébrale », comme on comptait autrefois sur l’amnésie infantile, et d’imaginer que ces violences à bas bruit ne laissent pas de traces.

On peut aussi s’étonner que les institutions qui accueillent les tout-petits, les maternités puis les crèches (quand les parents y ont accès), ne soient pas toutes des lieux privilégiés pour assurer la sécurité affective et les besoins des bébés : autant les règles d’hygiène et de sécurité sont drastiques, autant les règles élémentaires de « bientraitance », celles qui passent par la parole et par le comportement, ne font l’objet d’aucune évaluation. Il arrive trop souvent que les enfants y subissent des réflexions déplacées, que leur comportement soit incompris et que les réactions des professionnels soient inadaptées, ou encore que l’on  critique  leurs parents devant eux. Ni vu, ni connu !

Autre sujet d’étonnement : plus les parents sont présents dans l’école, à un âge où les enfants apprécient de s’en séparer et de découvrir un autre monde, moins ils le sont dans les crèches, hormis pour déposer et reprendre leur bébé.

Oui, il y a du travail pour que les professionnels soient plus professionnels et que les parents en bénéficient.

 

Caroline Eliacheff

Pédopsychiatre, membre du conseil d’administration
de la Fnepe.

 

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Détails
Parution : 16 septembre 2014
EAN : 9782749251035
21x28, 58 pages
L'école des parents - La revue
5/2014
Thème : Enfance & parentalité

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