Pour la psychanalyse, « toutes les idées venant à l’esprit sont déterminées » (Freud, 1915). La liberté de pensée se révèle illusoire, au point de faire dire à Lacan en 1969 que « la pensée est censure d’abord » : pensure donc, mais aussi sensure lorsque le sens se substitue au sexuel qui manque.
La censure, qui agit dans les formations de l’inconscient (rêves, lapsus, symptômes…) produit des effets négatifs d’omission, d’élimination, de lacune, d’obscurité mais aussi des effets positifs d’addition, de modification, de déformation, de détour, de réorganisation du matériel.
Grâce à la règle de l’association libre, le dispositif analytique permet à l’analysant d’éprouver la censure. Il se confronte à un fait de structure : la parole à laquelle il a accès n’est pas libre mais déjà caviardée, déjà censurée.