"Les écrans en période de confinement : ne dramatisons pas !" - Découvrez le Billet de Elisabeth Baton-Hervé


    Oui, il est fort probable que les écrans
     soient convoqués plus fréquemment
     et plus longuement en période de confinement.
     Mais évitons toute dramatisation.

     Lire le billet de Elisabeth Baton-Hervé et l'extrait choisi par l'auteure
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Comme en temps normal, les usages pertinents et bénéfiques côtoient très certainement les usages problématiques. Il faudra sans doute du recul et de nouvelles recherches pour connaître un peu plus précisément le vécu des uns et des autres autour des écrans numériques en cette période d’épidémie.

Pour l’heure, n’oublions pas que chaque famille doit composer avec ses propres réalités : conditions sociales et culturelles, travail, habitat, taille de la fratrie, mais aussi âges respectifs des enfants, etc. Devant l’ampleur de la tâche qui leur incombe actuellement, dans l’ensemble, les parents font certainement pour le mieux.

Les informations et conseils sur que faire et comment faire en temps de confinement sont foisonnants. Si la plupart d’entre eux sont de bonne intention, ils peuvent aussi, au bout du compte, être facteurs de trouble.

Rappelons simplement que les écrans ne seront pas envahissants si l’on veille à accorder une place primordiale à d’autres expériences : travail scolaire bien sûr, mais aussi lectures,  activités manuelles, créatives, artistiques, temps familiaux autour de jeux de société par exemple, ou sorties en plein air (dans la mesure du possible et selon les règles en vigueur), participation aux tâches domestiques, etc.

On préservera le bien-être des enfants en étant attentif aux contenus médiatiques auxquels ils peuvent être exposés ainsi qu’aux matériels et applications ou plateformes qui leur seront autorisés. De préférence, les écrans avant 3 ans seront évités, car cette étape sensorimotrice est essentielle au bon développement du tout-petit. Nous savons également que nous devons préserver le sommeil des enfants. C’est pourquoi nous éviterons l’exposition aux programmes de télévision du matin. Après la toilette et le petit-déjeuner, il est préférable de passer directement au travail scolaire, car les dessins animés en tout début de journée portent préjudice à la concentration et à la disponibilité d’esprit requises par les leçons, exercices et devoirs. Nous savons en outre que les écrans, quels qu’ils soient, nuisent à l’endormissement et à la qualité du sommeil. Ils seront par conséquent évités au moins une heure avant le coucher. De même, les repas familiaux sont des temps privilégiés, d’une part parce qu’ils favorisent les échanges entre parents et enfants, d’autre part parce qu’ils font partie intégrante de l’éducation à l’alimentation. Préférons la déconnexion lorsque nous sommes à table.

Au fond, ces quelques repères simples, déjà connus, qui s’appliquent en temps normal, sont aussi ceux auxquels il est possible se référer en cette période de repli domestique.

Au-delà de ces considérations, ce temps long de confinement peut nous permettre de tirer bénéfice des technologies numériques, car elles favorisent la communication à distance avec les proches, familles et amis. Par ailleurs, n’est-ce pas le moment de s’intéresser aux jeux vidéos auxquels s’adonnent les adolescents, de connaître les dessins animés regardés par les enfants ? Une occasion à saisir pour en parler ensemble, petits et grands ?  Ce peut être en tout cas un temps à investir pour réinventer notre manière de vivre ensemble, avec et sans les écrans.

Élisabeth Baton-Hervé, docteure en sciences de l’information et de la communication, formatrice et conférencière, spécialisée dans les relations enfants-écrans, familles et médias numériques.

Lire l'extrait du livre "Grandir avec les écrans" choisi par l'auteure


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