Lutter contre les violences conjugales
Lire le billet de Marie-Dominique Wilpert, psychosociologue et chercheuse, auteure du livre Droit de refuge pour les femmes et les enfants face aux violences conjugales.
Un récent Grenelle a remis sur le devant de la scène le fléau des violences conjugales.
Un procureur a rappelé, lors d’un colloque les 14/15 Novembre à Cherbourg que « ces situationssont tellement complexes qu’une seule institution ne peut être responsable de la régulation de ces violences, cela passe forcément par un partenariat ».
Ce partenariat, faute d’une politique forte et unifiée sur le territoire, comme en Espagne, est aujourd’hui encore très insuffisant, ce qui produit en retour des insuffisances de protection des femmes et aussi de leurs enfants, dont la reconnaissance comme victimes collatérales est encore lente à s’effectuer.
Par exemple le colloque précité a mis en lumière l’impuissance dans laquelle se trouvent des associations dédiées, lorsqu’elles constatent l’insécurité d’enfants lors des visites à leur père. Proposition a été faite que les enfants puissent bénéficier d’un avocat, et qu’en cas de violence conjugale avérée, les droits de visite du père s’opèrent d’abord dans un espace-rencontre. Ces propositions, comme d’autres concernant une meilleure protection des femmes, se heurtent aujourd’hui à un manque de moyens, que les mesures suite au Grenelle, semblent insuffisantes à combler.
À l’occasion de ces débats, il semble aussi important de souligner l’apport d’une approche clinique de ces situations, qui peut faire état de leur singularité et complexité, et ainsi éviter des positionnements tranchés envers les auteurs qui ne favorisent pas la différenciation des degrés de violence, leur prise en charge, leur prévention, ni la prise en compte des femmes et des enfants comme sujets.
Marie-Dominique Wilpert, du collectif professionnel de recherche auteur de Droit de refuge pour les femmes et les enfants victimes de violence sociale et conjugale, érès, 2015.
