Marie-France FEGER,
Catherine JOHN
Arts et soins psychiques
Numéro 137 - Revue trimestrielle
Avec la participation de
Mauro ALMEIDA CABRAL,
Sylvie BASTÉ,
Audrey BIDORET,
Maxime BLANC-FONTES
Emmanuelle BOUVARD,
Claudine CASSAGNE,
Sanah CHERNI,
Pierre-Yves DE KERIMEL,
Odile DECARPIGNY,
Mathilde DELAVENNE,
Benjamin FRY,
Marie GENET,
Jean-Paul GENOLINI,
Jean-François GOMEZ,
Laure GRANIER,
Laura GRIGNOLI,
Eya HMILA,
Marc JANY,
Jessica JOURDAN-PEYRONY,
Valérie LAIKUEN,
Marine LESAGE,
Marie-Pierre LUZES,
Laureline MAURY,
Carole PIRA,
Rémy PUYUELO,
Bruno RANCHIN,
Fanny RIBIÈRE,
Laurence SADYS,
Paule SANCHOU,
Véronique SEVIN,
Jean-Luc SUDRES,
Philippe TERRAL,
Yaye Rosalie THIOMBANE,
Sophie VIGNEAU,
Anne-Marie WASER
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Les thérapies à médiations artistiques se sont considérablement développées et enrichies au cours des 50 dernières années. Particulièrement fécondes au Canada et aux Etats-Unis depuis les années 40-50, elles ont pris place ensuite, de façon plus ou moins affirmée (parfois très affirmée !) selon les régions du monde, dans les lieux de soin.
Détour poétique à la rencontre de soi et de l’autre, elles s’adressent quasiment à tous, enfants, adolescents, adultes, personnes âgées, selon la sensibilité de chacun et son moment de vie. Elles sont adaptées aussi bien dans le cadre de fonctionnement « névrotique » que « psychotique », de problématiques identitaires, de dépression, de traumatismes…
Parler de thérapies à médiations artistiques, c’est d’abord parler d’une rencontre entre un sujet, un thérapeute et une pratique artistique. Le lien thérapeutique est médiatisé par l’écriture, les arts plastiques, la terre, les marionnettes, les masques, le jeu théâtral, le collage, les sons, la musique…, il devient ainsi triangulaire et plus distancé. L’« objet de la rencontre» devient en effet médiateur entre le sujet et ses pairs s’il s’agit d’un travail groupal, entre le sujet et le thérapeute lors de séances individuelles, mais également entre le sujet et lui-même : « les interrelations s’en trouvent ainsi modifiées car elles sont moins directes et donc moins angoissantes » (Dubois, 2013). Sorte de « stratégie du détour », la pratique artistique favorise, grâce à la mise en forme des chaos intérieurs, l’accès à une figurabilité possible de ce qui, jusque-là, restait indicible, voire inaccessible. Comme une autre « voie royale vers l’inconscient », elle offre au sujet un paysage nouveau de l’intime qui peut alors être apprivoisé autrement : le sujet approche ainsi de façon plus tranquille ses contenus internes vécus sinon, comme trop angoissants.
Dans la revue
Empan